Pourquoi l’IA semble-t-elle accélérer ?
Il y a deux ans, les nouveautés impressionnantes apparaissaient chaque mois. Maintenant, c’est chaque semaine.
Chacune de ces news émane d’un lieu : la Silicon Valley. Pour voir le futur, il faut donc aller à son coeur, à San Francisco.
C’est ce que Side School a fait en envoyant Ben, son explorateur auto-désigné, avec deux questions à investiguer : “à quoi ressemble le futur de l’IA ? Et comment nous adapter, nous même, nos entreprises et la France ?”. Voici ses impressions :
1/ Tout découle d’OpenAI
Les créateurs de ChatGPT mènent la danse. Leur API permettent à des milliers d’entrepreneurs de lancer des entreprises rentables à leurs tours (voir ci-dessous).
Les bureaux d’OpenAI ont recentré le coeur historique de la Silicon Valley (Apple, Google, Stanford) vers San Francisco.
Le reste du monde devient périphérique.
2/ Les nouvelles startups stars qui font tourner la tête
Cursor, Lovable, Mercor : les promesses des startups dot-com sont maintenant réalisables. Et la preuve est vérifiable : les meilleurs startups financent leurs croissances avec du revenu récurrent plutôt que des levées de fonds. Cursor c’est 40 employés qui arrivent à $100M d’ARR en 1 an : cette croissance devient le nouvel objectif pour les entrepreneurs les plus ambitieux.

Ben lors d’un hackathon organisé par Anthropic (après la sortie de Claude 4)
3/ AI-native companies
Demander à chaque employé d’automatiser son propre métier avec l’IA… Une norme, déjà, à San Francisco ?
En discutant avec des chercheurs d’OpenAI et Anthropic qui, à priori, sont à la pointe du progrès, c’est pour l’instant un rêve geek plus qu’une réalité.
Mais chacun se prépare à évoluer dans une entreprise “AI-native”, où l’on intègre l’IA dans chaque processus et réflexion.
4/ Singularité : la hantise que l’on prend maintenant au sérieux
Si nous créons une IA qui est capable de s’améliorer elle-même, nous rentrons potentiellement dans un “emballement de la croissance technologique” qu’on ne contrôle plus. Ce phénomène d’accélération, on la nomme Singularité. Une vision de nerds perchés ?
Pourtant, elle est prise au sérieux ici à San Francisco. Le fondateur de Google, pense que nous sommes déjà bien dans la Singularité.
“AI 2027”, devenu l’article emblématique de cette vision, imagine un futur où l’humain perd contrôle de son destin par la croissance exponentielle d’OpenAI.
Être à San Francisco, c’est rentrer dans cette fièvre.
Mais quelle est la probabilité pour que ce scenario se réalise ?

5/ Choisir son camp
On doit alors choisir son camps: accélérer ou freiner.
Les accélérateurs (qui ajoutent “acc/” à leurs bios 𝕏) capitalistes prônent les bienfaits de créer une super-intelligence et la défense de la suprématie américaine contre celle chinoise. Le camp des doomers, par opposition, grandit rapidement, avec des actions politiques et de lobbying.
Conclusions de Ben
La ferveur de San Francisco va indéniablement influencer le reste du monde. Le vrai risque, ce n’est pas que l’IA nous dépasse (ce qui est déjà le cas d’une certaine manière), c’est que nous en perdions complètement le contrôle. Et vous l’aurez deviné, il est donc urgent de se former pour maîtriser le prompting, les agents, et les limites éthiques de l’IA.
Auteur :
Biographie
Directeur Associé chez Side School. Ben Issen était précédemment fondateur de Supercreative où il a créé plusieurs outils IA à destination des freelances.